00 28/12/2008 19:50
Forse il poeta più celebre, vero e proprio inventore della poesia moderna col suo simbolismo nonchè personaggio ormai... simbolo... di tutta una realtà. Le sue poesie sono sempre molto dirette e quasi brutali, la metafora non più nasconde o eufemizza ma ribadisce l'orrore e la meschinità dell'esistenza.
Tocca sempre le corde più sensibili: l'amore, la morte, il dolore, la malinconia, l'angoscia e lo fa sempre in un modo unico fino ad allora, chiamando in causa quanto di più elementare eppure terribile c'è nel mondo, ovvero quanto di più suggestivo e potente.
Purtroppo anche lui arriva sempre a quel punto di non ritorno dove la morte è la liberazione dal dolore e il nichilismo distrugge ogni cosa ("Et qui, soûl de son sang, préférerait en somme / La douleur à la mort et l'enfer au néant!"), e là è il suo limite, d'altro canto come tutti i poeti è proprio nello specchio di questo limite che si sprigiona tutta la carica creativa (come un balzo disperato per tentare di uscire).



Metto un paio delle sue poesie che mi piacciono di più giusto per un assaggio!



L’albatros

Souvent, pour s'amuser, les hommes d'équipage
Prennent des albatros, vastes oiseaux des mers,
Qui suivent, indolents compagnons de voyage,
Le navire glissant sur les gouffres amers.

A peine les ont-ils déposés sur les planches,
Que ces rois de l'azur, maladroits et honteux,
Laissent piteusement leurs grandes ailes blanches
Comme des avirons traîner à côté d'eux.

Ce voyageur ailé, comme il est gauche et veule !
Lui, naguère si beau, qu'il est comique et laid !
L'un agace son bec avec un brûle-gueule,
L'autre mime, en boitant, l'infirme qui volait !

Le Poète est semblable au prince des nuées
Qui hante la tempête et se rit de l'archer
Exilé sur le sol au milieu des huées,
Ses ailes de géant l'empêchent de marcher.





Les Hiboux

Sous les ifs noirs qui les abritent
Les hiboux se tiennent rangés
Ainsi que des dieux étrangers
Dardant leur oeil rouge. Ils méditent.
Sans remuer ils se tiendront
Jusqu'à l'heure mélancolique
Où, poussant le soleil oblique,
Les ténèbres s'établiront.
Leur attitude au sage enseigne
Qu'il faut en ce monde qu'il craigne
Le tumulte et le mouvement;
L'homme ivre d'une ombre qui passe
Porte toujours le châtiment
D'avoir voulu changer de place.





Le Goût du néant

Morne esprit, autrefois amoureux de la lutte,
L'Espoir, dont l'éperon attisait ton ardeur,
Ne veut plus t'enfourcher! Couche-toi sans pudeur,
Vieux cheval dont le pied à chaque obstacle butte.
Résigne-toi, mon coeur; dors ton sommeil de brute.
Esprit vaincu, fourbu! Pour toi, vieux maraudeur,
L'amour n'a plus de goût, non plus que la dispute;
Adieu donc, chants du cuivre et soupirs de la flûte!
Plaisirs, ne tentez plus un coeur sombre et boudeur!
Le Printemps adorable a perdu son odeur!
Et le Temps m'engloutit minute par minute,
Comme la neige immense un corps pris de roideur;
— Je contemple d'en haut le globe en sa rondeur
Et je n'y cherche plus l'abri d'une cahute.
Avalanche, veux-tu m'emporter dans ta chute?

-----------------------
"La vita è una festa... viviamola insieme"